L’interdiction coranique faite aux musulmans d’asservir d’autres musulmans, a conduit les états arabomusulmans à s’approvisionner en esclaves en dehors des terres d’Islam. Chacun des grands pôles (Bagdad, Al-Andalus, Maghreb) va mettre en place ses propres filières d’approvisionnement.
C ependant, le calife Omar (581-644) est à l’origine d’une législation qui interdit de réduire un musulman en esclavage car il fait la différence entre les « infidèles » et les croyants de sa religion (cette différence ne fut pas appliquée par le christianisme). Cette prescription qui encourage les musulmans à chercher des esclaves hors de leurs terres, en Afrique noire entre autres, est limitée par des conditions qui obligent d’affranchir les esclaves convertis. Gao et surtout Tombouctou, villes musulmanes ont prospérer en partie grâce au commerce d’esclaves à destination de la traite arabe transsaharienne.
Une civilisation brillante mais dévoreuse de main d’oeuvre esclave
Les grandes révoltes des esclaves ou Zendj ont commencé dans le monde arabo-musulman, dès l’année 689 en Irak, dans la région de Basra. C’est avec la conquête arabe de l’Afrique du Nord que cette traite commença à prendre de l’ampleur. Les grands travaux des Omeyyades au VIIe siècle provoquèrent le mouvement un important mouvement d’importations d’esclaves Zendj au Proche Orient. C’était l’époque de l’assainissement des marécages qui couvraient toute l’étendue située sur les cours inférieurs du Tigre et de l’Euphrate. L’aménagement de cette région
richement irriguée a permis l’épanouissement d’une civilisation brillante, mais dévoreuse de travaux forcés.
Les esclaves Zendj vivant dans un climat humide infecté de paludisme et d’épidémies chroniques se révoltèrent en 869 après J.C.
Face à leurs conditions de vie extrêmement dures, les zendj se révoltèrent. La révolte la plus connue secoua violemment ( 869 – 883) le bas Irak et le Khûzistân, causant des dégâts matériels énormes et des dizaines de milliers de morts (voire des centaines de milliers selon certaines sources.) Cette révolte fut dirigée par un personnage redoutable et apparemment sans scrupules, Ali ibn Muhammad, surnommé «Sâhib al-Zandj» (« le Maître des Zandj »).
Ali ibn Muhammad, un leader atypique
Il était de descendance obscure mais il avait fréquenté l’aristocratie de son époque. Poète de talent, instruit, versé dans les sciences occultes, s’intéressant à différentes doctrines, il avait déjà participé à plusieurs soulèvements, notamment à Bahrayn et à Basra, Il joue un rôle clé dans la plus grande insurrection d’esclaves de l’histoire du monde arbo-musulman. Le Zendj créèrent un embryon d’Etat. Le califat AL- Muwaffaq parvint à triompher de la révolte des Zendj en 883. et le contrôle des provinces fur renforcé.
Une victoire partielle des Zendj
La conséquence de la révolte des Zendj fut considérable dans le monde arabo-musulman. A la différence des Amériques où il y avait une énorme main d’oeuvre d’esclaves, le monde arabe évita définitivement les concentrations d’un grand nombre d’esclaves dans la vie économique. Ils étaient majoritairement utlisés comme domestiques. Les rares concentrations d’esclaves ou de descendants d’esclaves se faisaient dans le cadre des armées, notamment au Maroc et en Egypte.
Najah Farid (Afiavimag)